
Sous les cieux infinis du Pacifique, les îles de la Polynésie vibrent encore des chants ancestraux. Pourtant, leur culture millénaire, transmise par les vents, les vagues et la mémoire des anciens, s’effrite peu à peu. L’eau grignote les rivages, le feu transforme les terres, et l’homme parfois oublie ce qu’il a reçu. Face à cette lente disparition, l’art se dresse, comme un rempart vivant contre l’oubli.
Les éléments naturels, jadis alliés, deviennent désormais des menaces. L’érosion marine emporte des pans de littoral où reposaient des marae, ces temples sacrés. Le sel ronge les sculptures de bois, le vent efface les fresques des falaises, et les pluies diluent les pigments naturels. La terre, instable, engloutit les traces des anciens dans ses secousses. Même le feu, symbole de purification, dévore parfois les maisons des savoirs.
Mais le plus grand péril ne vient peut-être pas de la nature. Il vient de l’homme, de cette modernité qui séduit par son confort mais tue par l’oubli. Les jeunes, souvent fascinés par les écrans et les cultures venues d’ailleurs, délaissent les légendes, les chants et les savoir-faire. Des mots s’effacent, des gestes s’éteignent.
Pourtant, une lumière persiste. Elle s’appelle **ART**.


